La réforme du lycée professionnel ne manque ni d'ambition ni de moyens. Le groupe Rassemblement national sait reconnaître ce qui relève d'une volonté réelle d'améliorer les choses. À cet égard, sa ligne de conduite est constante. Mais si votre réforme est acceptable, vous devriez la consolider dans au moins trois domaines qui sont le corps même de votre entreprise.
Premièrement, la maîtrise des fondamentaux. Vous parlez à ce sujet d'anticiper mais, en l'occurrence, l'anticipation eût été de s'assurer au collège qu'aucun élève n'entre en seconde sans maîtriser les fondamentaux. Vous indiquez qu'à la rentrée 2023, les cours de remise à niveau en petits groupes seront assurés par les établissements volontaires. Si cela est urgent et nécessaire, cela doit être obligatoire. Surtout, il semblerait que ces cours doivent être assurés dans le cadre du pacte par des professeurs rémunérés en heures supplémentaires ; là encore, si c'est urgent et nécessaire, ce devrait être prévu dans les obligations réglementaires de service des professeurs.
Deuxièmement, le bureau des entreprises, le mentorat et le bac + 1 : tout cale semble très bien. Nous estimons cependant qu'en matière d'insertion professionnelle, les lycées professionnels doivent passer d'une obligation de moyens à une véritable obligation de résultat, car l'insertion est, selon nous, leur mission première.
Troisièmement, le renforcement durant quatre semaines pour les futurs étudiants en BTS et les cours optionnels. L'insertion professionnelle ou la poursuite d'études supérieures pour les bacheliers professionnels ne sont envisageables avec succès que si ces jeunes disposent d'une solide culture générale. Il convient donc de renforcer l'enseignement général du cycle terminal par la maîtrise de l'anglais, par des cours de philosophie et d'épistémologie des arts et métiers, d'histoire et d'économie, par exemple.
Cette réforme souffre d'une imperfection qui n'a rien d'un simple détail : elle repose pour l'essentiel sur des actes professionnels qui doivent être assurés en sus du service par des professeurs volontaires, invités à gagner jusqu'à 7 500 euros par an supplémentaires. Cela rend votre projet très fragile au regard des enjeux qui s'attachent à une réforme d'ampleur du lycée professionnel.