Madame la ministre, je vous remercie d'avoir répondu favorablement à notre invitation, qui fait suite à de nouvelles annonces au sujet de la réforme du lycée professionnel. Nous prendrons d'ailleurs l'avis des syndicats d'enseignants sur cette réforme le 7 juin.
Le 4 mai dernier, le Président de la République présentait les dispositifs de la réforme devant permettre de faire de la voie professionnelle une voie d'excellence, après un large processus de concertation engagé depuis l'automne. Refonte de la carte de formation, lutte contre le décrochage des élèves et renforcement des liens entre les lycées et les entreprises devront ainsi assurer un enseignement plus adapté aux besoins des élèves et une insertion professionnelle facilitée pour ces jeunes.
Je souhaiterais, pour ma part, vous interroger sur deux points.
Tout d'abord, la volonté du Gouvernement de moderniser l'offre de formation afin de la rendre plus cohérente avec les besoins et les débouchés suppose, à terme, la fermeture des formations ne menant pas suffisamment à l'emploi. Dès lors, comment, et par qui, sera évaluée puis actée la suppression de certaines filières professionnelles, et quelles perspectives seront offertes aux professeurs des formations concernées ?
Par ailleurs, la réforme entend renforcer les périodes de stage pour les élèves des lycées professionnels. Ces stages seront désormais indemnisés afin de valoriser l'investissement des élèves et pourront représenter, selon les projets professionnels, jusqu'à douze semaines pendant l'année de terminale. Cette avancée suppose d'identifier les entreprises les plus à même d'encadrer, de former et de préparer à l'emploi les lycéens concernés. Selon quelles modalités les entreprises partenaires seront-elles sélectionnées ? Par quels moyens les établissements pourront-ils s'assurer que l'allongement des périodes de stage n'entraîne pas un amoindrissement de la qualité de prise en charge des stagiaires ?
Madame la ministre, je vous donne la parole pour une intervention liminaire.