Selon vous, notre modèle serait le Venezuela. C'est évidemment faux ! Je vous suggère de mettre vos fiches de propagande à jour puisqu'en novembre, M. Macron a eu un entretien très chaleureux avec le président vénézuélien, qui nous aurait presque fait passer pour des anti-vénézuéliens. Ce n'est pas la première fois que des membres du Gouvernement ne soutiennent pas, ou ne semblent pas soutenir, les orientations diplomatiques impulsées par le président, y compris sur des sujets plus importants que celui-là. C'est assez étonnant et il ne faudrait pas que cela affaiblisse la parole de la France.
S'agissant de la politique commerciale et industrielle française et européenne, il y aurait beaucoup à dire mais j'aborderai le seul exemple des semi-conducteurs. Cette industrie est stratégique, peut-être au cœur de ce que d'aucuns appellent « la nouvelle guerre froide », et en tout cas au cœur des enjeux stratégiques mondiaux. Comme le rappelait récemment L'Usine nouvelle, les Pays-Bas ont signé un accord dit secret avec les États-Unis, qui tranche avec la politique officielle de l'Union européenne – vous avez parlé de de-risking. La politique de l'Union européenne n'est pas de s'enliser dans la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. Or c'est aux Pays-Bas que se trouve le leader mondial de la lithographie, étape essentielle dans la fabrication des semi-conducteurs. Comment contourner ces difficultés et conduire une véritable politique européenne dans ce domaine ?