Venant d'une région majeure, voire emblématique de la production avicole française, la Bresse, où même les poulets sont « bleu-blanc-rouge » et dotés d'appellations et de papiers en règle, j'aimerais évoquer les difficultés que rencontrent les éleveurs français de volailles. Ils font face à une concurrence moins regardante sur le bien-être animal et à une main-d'œuvre moins bien payée, sans pour autant bénéficier de barrières commerciales. Pire encore, les importations extra-européennes sont camouflées à leur entrée dans l'Union européenne, le poulet brésilien devenant par exemple néerlandais à son arrivée à Rotterdam. Le dernier problème en date, pour nos producteurs, est l'ouverture du marché européen aux volailles ukrainiennes, depuis mai 2022, avec la levée des droits de douane en solidarité avec ce pays. Bien que nous soutenions cette solidarité avec le peuple ukrainien, nos producteurs avicoles ne doivent pas y laisser des plumes. Face aux difficultés de leurs producteurs, la Pologne, la Slovaquie et la Hongrie ont choisi de fermer leur marché aux nombreux produits agricoles ukrainiens, une décision qui a été jugée inacceptable. Quelle est la position du Gouvernement s'agissant d'une éventuelle restriction de l'accès au marché européen des poulets ukrainiens, qui pourrait être discutée au Conseil ?