J'ajoute que 12 millions des patientes n'ont pas accès à un gynécologue, le nombre de ces fameux praticiens ayant baissé de 40 % entre 2007 et 2017 et, sachant que moins de prévention, c'est moins de maladies graves détectées à temps, c'est une question pour elles de vie ou de mort.
Le déni de la part du Gouvernement est tel que l'association UFC-Que Choisir a dû décider de mener elle-même une enquête sur la fracture sanitaire. Nos hôpitaux publics s'effondrent : il y a trop peu de personnels, et ceux-ci sont menacés d'épuisement moral et physique, méprisés après avoir été tant applaudis. Un rapport du Sénat de 2022 pointe le fait que le fonctionnement de l'hôpital repose sur leur bonne volonté, sur « une morale du dévouement, voire du sacrifice, qui peut induire un contournement des obligations légales et réglementaires en matière de travail ». Il est vrai qu'1 euro de l'heure au titre d'indemnité compensatoire pour le travail de nuit fait de l'État employeur un vraiment très mauvais patron. Au centre hospitalo-universitaire (CHU) de Grenoble, pas moins de 400 opérations concernant de très jeunes enfants ont été décalées. Quelle honte pour notre beau pays ! Les soignants et les personnels manquent par milliers ; ceux qui travaillent sont prêts à jeter l'éponge ; le paiement à l'acte, maintenu envers et contre tous, donne le coup de grâce ; grèves et protestations se succèdent dans une indifférence gouvernementale assumée.
Je veux aussi, au nom du groupe La France insoumise-Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, dénoncer le hold-up commis par la Caisse d'amortissement de la dette sociale qui a privé en 2022 de 19 milliards d'euros les comptes de la sécurité sociale.