Goethe disait : « Le grand secret de notre maladie oscille entre la précipitation et la négligence. » Ces deux mots résument assez bien la politique macroniste. L'examen de ce texte nous en fournit, je crois, la plus pure démonstration.
Il y a seulement quelques jours, vous vous êtes réveillés en sursaut, prenant conscience que, d'ici à moins d'un mois, les loyers allaient exploser sous l'effet de l'inflation, ce qui aurait des effets désastreux pour les Français locataires les plus modestes, pour nos entreprises, pour nos artisans, pour nos commerçants et pour nos TPE-PME, qui souffrent déjà beaucoup de l'inconséquence totale de ce gouvernement. En effet, la loi sur le pouvoir d'achat était déjà, elle aussi, une loi d'urgence, mal pensée et mal calibrée, qui n'a eu – c'est le moins que l'on puisse dire – que peu d'effets bénéfiques pour le portefeuille de nos compatriotes.
À la précipitation et à la négligence, nous pourrions peut-être ajouter le mépris. Mépris de la représentation nationale que nous avons vu à l'œuvre aujourd'hui sur la proposition de loi contre la réforme des retraites et que nous retrouvons sur ce texte, puisque vous avez laissé à vos oppositions moins de quarante-huit heures pour l'examiner. Ce mépris si caractéristique à l'égard des parlementaires depuis le début de la législature s'inscrit dans le prolongement de celui que vous témoignez en permanence au peuple français.
Par ce texte, vous voulez donc contenir l'augmentation des loyers, pour les particuliers comme pour les professionnels. Rappelons d'abord que, si les loyers menacent d'exploser, c'est parce que les indices locatifs sont fondés sur l'inflation. Or d'où vient cette inflation ? Certes, pour partie, elle vient de la crise sanitaire et de la guerre en Ukraine.