Avec les réseaux sociaux est apparu un nouveau monde fait de likes, de clics, d'abonnés. Les influenceurs y sont rois, et ne souffraient jusqu'ici d'aucune contestation.
Mais les temps changent : nous avons découvert la face sombre, très sombre, de cet univers. Les paillettes ont laissé place aux formations douteuses, aux produits controversés, aux arnaques. Le législateur ne pouvait pas ne pas s'emparer du sujet : merci de l'avoir fait, messieurs les rapporteurs. Je salue le travail transpartisan de notre assemblée ; le fait que des députés de tous bords avancent collectivement est suffisamment rare pour être souligné ! Un consensus s'est dégagé concernant la nécessité d'un cadre juridique pour empêcher que tous les influenceurs pâtissent des méfaits de quelques-uns, pour que leur nom cesse de rimer avec celui de voleur.
La première étape a consisté à définir ce nouveau métier. La formule issue du compromis entre l'Assemblée nationale et le Sénat donne satisfaction, puisqu'elle désigne l'ensemble des personnes qui, sur les réseaux sociaux, tirent profit de leur notoriété, que leurs bénéfices soient financiers ou en nature.
La seconde étape résidait dans l'encadrement de la promotion en ligne. Les deux chambres ont établi en la matière une liste très complète : il sera désormais interdit de faire l'apologie de la chirurgie esthétique, du tabac, de l'alcool, de certains produits et services financiers, des jeux de hasard ou encore des paris sportifs. Ce sont ces produits qui permettent à des influenceurs peu scrupuleux d'édifier leur fortune sur la naïveté de la communauté. Marc et Nadé Blata ne pourront plus inciter leurs followers à investir dans les cryptomonnaies, ni Dylan Thiry vanter sur Instagram, à 1,5 million d'abonnés, des gélules censées guérir du cancer.
Seule reste en suspens la question de la malbouffe, dont nous aurions souhaité interdire la publicité sur les réseaux sociaux, où il est de plus en plus souvent fait étalage de ces aliments trop gras, trop salés, trop sucrés. Leurs effets sur la santé des adolescents sont désastreux, et les plus jeunes si influençables !