Effectivement, l'article 7 prévoit la clause de revoyure. Autant, sur l'ensemble du projet de loi de programmation, vous bénéficierez d'un fort soutien, car les convergences stratégiques entre nos positions sur les menaces auxquelles notre pays est confronté sont assez importantes, autant l'excellence, comme le diable, se niche dans les détails de l'exécution. C'est pourquoi vous êtes très attendu sur les taux d'entraînement, sur les questions de souveraineté en ce qui concerne l'armement.
L'amendement n° 112 vise à prévoir trois actualisations, tous les deux ans. Voici le raisonnement qui fonde cette proposition : en deux ans, entre le début de l'année 2020 et celui de l'année 2022, nous avons connu une pandémie mondiale et l'explosion de l'inflation, qui ont toutes deux des répercussions géopolitiques manifestes, puis un conflit aux portes de l'Europe. J'aurais pu mentionner également la situation géopolitique en Afrique dont l'évolution s'accélère. Dans un temps très court, nous connaissons donc des changements très importants, car les plaques tectoniques de l'équilibre géopolitique se déplacent à une vitesse folle.
Comprenez bien dans quel esprit nous voulons instaurer cette clause de revoyure. Ces actualisations n'ont pas pour fin de réécrire entièrement la LPM, mais d'examiner si, sur tel ou tel aspect, on est réellement au rendez-vous. Notre volonté n'est pas de remettre en cause des engagements stratégiques de long terme. Des rapports sénatoriaux ont montré que certains aspects de l'exécution de la loi de programmation militaire précédente sont totalement insatisfaisants. Nous devons tenir compte du fait que, autour de nous, les choses bougent à une vitesse inédite.