Ce drame rappelle la portée irremplaçable de ce métier pour la démocratie – il n'est pas de liberté de décider et d'agir sans liberté de savoir et de connaître. Cette mission est remplie, au risque de leur vie, par les femmes et les hommes qui l'exercent, notamment dans un cadre conflictuel comme celui de l'Ukraine.
Madame la Première ministre, dans un rapport récent intitulé « Les soutiens publics aux éleveurs de bovins », la Cour des comptes recommande aux pouvoirs publics d'adopter une stratégie de réduction du cheptel de notre pays. Outre l'incongruité d'une proposition venue de magistrats qui prétendent avoir les compétences d'agriculteurs ou d'agronomes alors qu'ils ne font aucune distinction entre les différentes catégories d'élevage et de cheptel, cette recommandation ne tient aucun compte du fait qu'une telle mesure conduirait à importer des viandes bien pires, à tous points de vue, que celles que nous produisons en France. En outre, elle aurait des effets de bords pour le lait – nous vivons dans un pays qui croit qu'il continuera de produire du lait et des fromages même s'il ne produit plus de viande –, pour les systèmes de polyculture élevage auxquels devrait conduire la transition agroécologique, et pour la valorisation d'espaces, notamment de moyenne montagne et de montagne, pour lesquels il n'existe aucune alternative.
Nous avançons tout droit vers un épisode à la « Black Mirror », où les riches pourraient accéder à la poire, au merlan, à l'araignée, à la surprise royale de bêtes nourries à l'élevage et les pauvres manger de la viande cellulaire, peut-être produite un jour par des imprimantes alimentaires en libre-service dans les supermarchés.
Qu'avez-vous à dire aux éleveurs…