Sur la nature du débat en France s'agissant des élargissements, ma perception, schématique, est la suivante : le débat autour des Balkans est assez faible. Il n'y a quasiment aucune discussion dans le débat public général autour de l'élargissement aux Balkans et ce débat reste confiné, pour le moment, à des cercles diplomatiques ou universitaires. La question qui a été beaucoup plus remarquée par nos concitoyens est celle de l'adhésion de l'Ukraine du fait de la guerre et de la demande formelle formulée par l'État ukrainien d'adhérer à l'Union européenne. À titre personnel, je serai assez prudent sur le fait de savoir quelle sera réellement, le moment venu, la réaction des compatriotes français quant à l'adhésion de l'Ukraine. Je peux, par exemple, souligner que dans un milieu très important en France et en Allemagne, qui est le milieu agricole, l'adhésion d'un pays agricole aussi important que l'Ukraine posera beaucoup de questions du point de vue de l'organisation des marchés et de la production de céréales.
Je terminerai par une remarque relative aux élections en Turquie. Si l'issue de ces élections devait être le retour au pouvoir d'un gouvernement plus ouvert à l'Europe, il ne faudra, pour autant, absolument pas rouvrir le débat de l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. Cela provoquerait des réactions extrêmement négatives de la part des opinions publiques. Coopérer, oui, mais ne pas rouvrir cette question.