Monsieur Delfraissy, depuis 2017, vous présidez cette belle institution publique indépendante qu'est le CCNE. La vocation initiale de ce comité était de donner des avis sur les problèmes éthiques et les questions de société soulevés par les progrès de la connaissance dans les domaines de la biologie et de la santé. Cette mission s'est étendue en 2011 à l'organisation de débats sous forme d'états généraux. La nouvelle loi relative à la bioéthique promulguée en 2021 a encore élargi ce périmètre aux conséquences sur la santé des progrès de la connaissance dans tout autre domaine, dont l'intelligence artificielle et l'environnement.
La réflexion éthique est rendue plus que jamais nécessaire par l'extension croissante de ce vaste champ d'interrogation. Elle oblige à se questionner sur les principes qui définissent la notion même de progrès. Un important travail a été mené en ce sens par le CCNE au cours des dernières années. En 2021 et 2022 par exemple, le comité a été sollicité sur les enjeux éthiques des stratégies vaccinales contre la covid-19 et a démontré sa capacité à réfléchir dans l'urgence. D'autres avis essentiels ont également été émis durant cette période : je pense notamment à l'avis n° 136 sur l'évolution des enjeux éthiques relatifs au consentement dans le soin, publié en avril 2021, à la réflexion sur les leçons de la crise sanitaire et hospitalière publiée en novembre 2022 ou encore à l'avis n° 139 sur les enjeux éthiques relatifs aux situations de fin de vie. J'avoue être consterné d'entendre des parlementaires remettre en cause la légitimité d'un président et d'une institution publique indépendante sous prétexte que les avis émis ne correspondent pas à leur propre idéologie.
Monsieur le président, au nom du groupe Démocrate, je tiens à vous assurer de notre soutien sans réserve, de notre admiration pour le travail que vous avez accompli et de notre vote unanime en faveur du renouvellement de votre mandat.