Au moment de renouveler le mandat du professeur Delfraissy à la présidence du CCNE, il importe de considérer non seulement un bilan, mais aussi les enjeux qui se présentent à nous.
J'interviens devant vous au nom du groupe Renaissance, qui se prononcera en faveur de ce renouvellement, mais aussi à titre personnel, en ma qualité de membre du CCNE, désigné par la Présidente de l'Assemblée nationale. Je puis témoigner de la manière dont M. Delfraissy s'acquitte de son rôle de président, au sein d'un comité très divers composé de journalistes, de philosophes, d'historiens, de médecins, de chercheurs, de juristes, de hauts fonctionnaires, d'universitaires. La multidisciplinarité du CCNE en garantit l'indépendance et M. Delfraissy en assure la présidence avec équilibre, justice et courage.
Avant de nous prononcer sur ce renouvellement, il importe de ne pas regarder vers le passé, mais de nous tourner plutôt vers l'avenir, en prenant en considération les limites toujours repoussées et débattues du progrès scientifique à l'échelle internationale. Il convient également de prendre la mesure de l'importance du débat qui se joue au niveau des territoires, avec le développement de la démocratie en santé, le rôle des représentants d'associations d'usagers, de malades, de personnes handicapées, l'affirmation et la préservation de leurs droits, et plus globalement l'engagement et la responsabilité citoyenne, autour de la notion majeure de santé globale de la planète et de l'individu.
À l'échelle du monde, le CCNE est original, tout comme la loi de bioéthique qui nous permet, à nous parlementaires, de prendre le recul nécessaire pour définir ce qui est éthiquement souhaitable par rapport à ce qui est techniquement possible.