Pour nombre d'entre nous, le permis de conduire est synonyme d'émancipation, d'autonomie et de liberté.
En 1893 fut instauré le certificat de capacité, et son premier titulaire fut évidemment un homme. Ce n'est qu'en 1976 que la parité entre femmes et hommes sera atteinte dans ce domaine. J'appartiens à une génération dont les mères se sont battues pour passer le permis de conduire ; pour elles, il était impensable que leurs filles ne fassent pas de même pour garantir leur autonomie et leur liberté. Cela reste vrai.
On peut toutefois s'interroger sur le sens des déplacements individuels aujourd'hui, ainsi que sur le retard que prend la France dans le développement des transports en commun.
À nos yeux, l'affaire est d'importance : 28 % des abandons d'emploi ou de formation sont dus à des difficultés de mobilité – ce n'est pas une paille. Le permis de conduire coûte très cher, avec un prix moyen de 1 804 euros selon l'association UFC-Que choisir.
La plateforme présentant l'ensemble des aides pour financer le permis que vous proposez est sympathique ; mais les résultats de celle dont vous vous inspirez, « 1 jeune, 1 solution », ne sont pas convaincants.
Notre proposition est tout autre : compte tenu son caractère essentiel, sur lequel nous nous retrouvons, le permis de conduire devrait être gratuit, voire intégré dans la formation des jeunes. Cette dernière solution aurait l'avantage de mettre l'accent sur la prévention, en particulier sur l'incompatibilité entre la conduite et la consommation de certaines substances qui peuvent être légales, comme l'alcool.
Nous sommes particulièrement gênés par le recours aux contractuels pour pallier la pénurie d'inspecteurs. Vous ne pouvez pas, une fois encore, vous contenter de mettre un cautère sur une jambe de bois pour résoudre les problèmes.