Madame la Défenseure des droits, je voudrais vous interroger sur un autre public vulnérable que l'actualité ne doit pas nous faire oublier : les enfants et particulièrement ceux qui sont atteints de troubles du neurodéveloppement, soit un enfant sur six dans notre pays. La détresse des familles d'enfants porteurs de troubles du spectre de l'autisme est réelle en matière d'accompagnement, de prise en charge et d'inclusion réussie à l'école. Le rapport de 2018 de la Cour des comptes souligne la faiblesse de l'accès au diagnostic de l'autisme en France et d'autres pathologies psychiatriques souvent associées. Les prises en charge sont souvent trop hétérogènes dans les territoires, du fait de l'accès aux soins et aux services de protection maternelle et infantile. Ainsi, les délais d'attente pour obtenir un simple rendez-vous auprès d'un centre de ressources autisme sont beaucoup trop longs : ils vont parfois jusqu'à 18 mois. La Déléguée interministérielle à l'autisme rappelle qu'une absence de prise en charge précoce réduit les chances d'une amélioration du handicap. En effet, une prise en charge avant 3 ou 4 ans permet d'améliorer de manière significative le développement et l'autonomie de l'enfant, avec des répercussions sur l'ensemble de sa vie.
Il convient de saluer l'augmentation du nombre d'AESH, mais la coopération entre le secteur médico-social et les établissements scolaires, point crucial, n'est pas abordée. Ce lien entre les domaines éducatifs et sanitaires est essentiel si nous voulons résoudre à long terme le problème des inégalités territoriales et sociales d'accès à la santé. Des efforts ont été faits et des plans sont mis en œuvre. Madame la Défenseure des droits, quelles sont vos recommandations prioritaires ?