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Intervention de Edwige Diaz

Réunion du mercredi 17 mai 2023 à 9h30
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEdwige Diaz :

Madame la Défenseure des droits, dans votre rapport d'activité 2022, vous avez consacré un paragraphe à l'observation du respect des obligations déontologiques par les forces de sécurité, y compris pénitentiaires. Vous y faites un focus sur un signalement émanant de l'Observatoire international des prisons, dont on ne peut nier les tendances anticarcérales, notamment quand il préconise un recours aux alternatives aux peines plutôt qu'à la construction de nouvelles places de prison. Ainsi, il apparaît que vous avez accordé beaucoup d'énergie et de moyens au commentaire d'un tract syndical.

Si l'on ne peut contester le caractère virulent de ce tract, il tentait d'illustrer l'exaspération grandissante des agents pénitentiaires. Ce ras-le-bol est consécutif à la dégradation de leurs conditions de travail qui semblent vous laisser indifférentes. En effet, il vous aura peut-être échappé que, selon la mutuelle des métiers de la justice et de la sécurité (MMJ), huit agents sur dix souffrent d'un état de stress permanent et autant estiment que leur travail a un impact négatif sur leur santé. Lors de mes différentes visites dans des centres pénitentiaires, les agents m'ont exprimé l'usure mentale et physique qui les rongeait.

Ainsi, en ne vous interrogeant pas sur les causes de l'emploi d'un tel langage, vous contribuez à nourrir le terreau d'une haine et d'une stigmatisation à l'encontre de certains agents du service public que sont les forces de l'ordre et les agents pénitentiaires. De plus, nous sommes particulièrement surpris de vous entendre tenir des propos dignes de l'extrême gauche lorsque vous dites que notre population ne retrouvera confiance en sa police que si les dérapages font l'objet de sanctions, comme si les forces de l'ordre étaient par essence violentes. Cela est très déstabilisant de la part d'une autorité administrative présentée comme indépendante. Madame la Défenseure des droits, nous, au Rassemblement national, comme la grande majorité des Français qui se sont exprimés dans un sondage du Centre de recherches politiques de Science Po (Cevipof), nous faisons confiance à notre police et aux forces de l'ordre.

Allez-vous arrêter de donner l'impression que vous instrumentalisez vos fonctions, rémunérées 15 000 euros par mois, à des fins militantes et vous consacrer pleinement aux vrais problèmes rencontrés par de nombreux Français ?

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