Chaque jour, 11 600 CPE et 60 300 AED sont des pivots dans la vie des établissements scolaires et leur fonctionnement. Ils ont en effet des fonctions essentielles au bon déroulement de la scolarité des élèves, dans l'accompagnement des enseignants et dans le conseil aux chefs d'établissement. Pourtant, ils apparaissent comme une priorité de second rang au sein de l'éducation nationale. Depuis 2017, on compte ainsi 1 300 AED et 400 CPE de moins alors que, sous le gouvernement socialiste, ces effectifs avaient augmenté de plus de 2 500 unités. Si vous avez prévu le recrutement de 100 CPE pour 2023, c'est encore 179 AED qu'on compte en moins cette année. J'ai été CPE en REP : nous étions deux pour 600 élèves et payés 1 950 euros, primes comprises. En REP, il y a souvent un seul CPE pour 500 élèves : comment assurer correctement ces missions essentielles, qui se multiplient d'ailleurs, dans ce cadre-là et avec un contexte général qui se dégrade ? Au-delà même du manque criant de postes et de reconnaissance de notre institution, c'est bien la répartition de cette pénurie qui est problématique. En effet, les rectorats ont des critères de répartition opaques, qui échappent souvent à toute logique et génèrent de nombreuses incompréhensions au sein des établissements. Monsieur le ministre, quelle politique portez-vous pour la vie scolaire ? Je ne vois pas de politique forte à travers cette exécution budgétaire. Comment comptez-vous combler cette pénurie ? À l'heure où vous annoncez des hausses de rémunération pour les enseignants contre des missions supplémentaires, que prévoyez-vous pour les personnels de l'éducation qui en débordent déjà ? Comment comptez-vous éclaircir la nébuleuse de leur répartition et améliorer enfin le taux d'encadrement ?
En complément de vos réponses, pouvons-nous obtenir un rapport détaillé sur l'état des lieux de la vie scolaire et des personnels d'éducation, grands oubliés de notre système scolaire alors qu'ils en sont les piliers trop souvent invisibles ?