Le budget de l'éducation nationale est le premier budget de l'État et le seul au-dessus de 60 milliards d'euros. Une statistique assez incroyable nous montre qu'entre le début des années 1980 et aujourd'hui, le salaire des enseignants débutants est passé de 2,4 fois le Smic à 1,2 ou 1,3 fois le Smic. On comprend donc bien la baisse d'attractivité de cette profession. Vous parlez aujourd'hui d'une hausse de la rémunération de 10 % comme si elle concernait tous les enseignants alors qu'on lit un peu partout qu'en fonction des situations, il s'agirait plutôt de 5,5 %. Il faut faire attention avec les arguments en trompe-l'œil et nous avons vu, avec la réforme des retraites, le problème que pourrait poser une hausse qui ne serait pas uniforme. En outre, vous parlez de prime dans les REP alors que les surcoûts sont dans les métropoles, où un enseignant débutant peine à assumer le coût de la vie, et dans la ruralité, où les déplacements sont coûteux. Comment projetez-vous l'évolution salariale et comment la financez-vous à long terme ?
Concernant les réformes de votre prédécesseur, on note de plus en plus les incohérences de Parcoursup et l'échec pédagogique unanimement dénoncé que représente la réforme du bac. Pourquoi vous obstinez-vous dans cette voie ? Est-ce un problème de recrutement des enseignants qui pousse à maintenir ce système déséquilibré et inefficace des options ?
Malheureusement, la filière professionnelle, dont notre pays a tant besoin et qui offre des voies très épanouissantes, est celle qui assiste au plus grand nombre de décrochages scolaires et de difficultés sociales. Au-delà de la réforme cosmétique qui a été annoncée, quels moyens prévoyez-vous pour prioriser l'encadrement de ces jeunes des filières professionnelles ?
Enfin, il manque 150 naissances par jour depuis le 1er janvier 2023, après le record déjà historiquement bas de l'année dernière. Quelles conséquences cela aura-t-il à l'avenir sur la répartition des moyens et l'organisation de l'éducation nationale ?