La lecture des chiffres de cette exécution budgétaire montre finalement que ce budget pour 2022 a été marqué par l'augmentation des crises. La part accordée au soutien économique des crises, au titre du programme 149, a dépassé le milliard d'euros, ce qui traduit un changement de nature, comme le souligne la Cour des comptes. Vingt-cinq dispositifs de soutien d'urgence ont été mis en œuvre en réaction à ces crises. Le programme 206 montre également que la réponse aux crises a représenté 61 % de ses dépenses, contre 37 % en 2021 et 24 % en 2020. La gestion sanitaire de la grippe aviaire a mobilisé près de 240 millions d'euros et les dispositifs de soutien économique 378 millions, contre respectivement 47 et 52 millions d'euros en 2021. La lecture comptable de ces deux programmes témoigne en fait de l'accélération du changement climatique, qui aura pour conséquence la multiplication des crises à affronter dans le domaine agricole.
Du point de vue budgétaire, ce changement de nature qui transparaît dans l'ensemble des interventions qui ont précédé la mienne n'implique-t-il pas une nouvelle prise en compte, dans le prochain projet de loi de finances, des risques liés au changement climatique afin d'éviter ce phénomène ?
Ce changement de nature budgétaire témoigne de la nécessité d'une nouvelle approche en matière de politique agricole : accélération de la transition agroécologique, adaptation des types de cultures, réduction de la taille des cheptels, en particulier pour les élevages porcins, pour des raisons sanitaires autant qu'écologiques, programme de plantation de haies bocagères (y compris dans ma région en Normandie), afin de minimiser les effets négatifs de la sécheresse et protéger les parcelles de pâturage des vents froids, en favorisant la biodiversité et la richesse des sols.
Comment comptez-vous, dans le cadre du prochain budget, soutenir et favoriser ces leviers de transformation ?