Les préoccupations sanitaires ont été déterminantes et essentielles ces derniers mois. Je voudrais souligner, pour l'avoir vécue ces derniers mois, la capacité de réaction de vos services, qui a été démontrée avec une grande célérité. Les exploitants me font part d'une difficulté qui a trait au nettoyage des bâtiments après la maladie. Ce coût semble disproportionné et son indemnisation faible.
En ce qui concerne le bio, j'ai noté que les mesures assez décevantes qui avaient été annoncées ne constituaient qu'une première série de décisions et que d'autres allaient suivre. Peut-être le confirmerez-vous. J'en veux en tout cas aux pouvoirs publics d'avoir orienté un nombre bien trop grand d'agriculteurs vers le bio, ce qui a provoqué un décalage entre l'offre et la demande. Nos compatriotes sont des ménages modestes qui n'ont pas tous la capacité d'acheter régulièrement des produits bio. Nous sommes aujourd'hui confrontés à cette crise et celle-ci est loin d'être derrière nous.
Nous allons vers des réformes en matière de lycées professionnels agricoles. J'espère que ceux-ci conserveront leur singularité, qui me paraît extrêmement précieuse. J'ai la chance de siéger, en tant que conseiller régional, au conseil d'administration d'un de ces établissements, à Merdrignac. Ceux-ci jouissent d'une certaine autonomie et constituent une véritable richesse.
L'assurance récolte ne prend absolument pas dans le monde de l'élevage. Les éleveurs ont le sentiment que ce dispositif a été bâti pour le monde du végétal – ce qui est objectivement vrai. Je ne demande qu'à être convaincu du fait que l'élevage est au nombre de vos préoccupations. En tout cas, les agriculteurs ne le sont pas.
S'agissant de l'Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES), les médias se sont fait l'écho, après vos propos, de divergences d'appréciation à propos de la betterave. Le sujet est classique : il a trait aux rapports entre l'expert et le décideur politique. In fine, auquel des deux la décision revient-elle ? Le monde agricole attend que le ministre prenne un certain nombre de responsabilités sans se dissimuler derrière les experts.
Le sujet de fond demeure la balance commerciale agricole, qui cesse d'être excédentaire et va devenir déficitaire. Il faut que nous retrouvions des ambitions agricoles.