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Intervention de Philippe Lottiaux

Réunion du mardi 9 mai 2023 à 21h45
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Lottiaux :

Le rapport sur l'exécution budgétaire constitue un document extrêmement intéressant mais il nous place au cœur du « en même temps ». Nous voyons qu'il existe une volonté politique mais il apparaît aussi que c'est au plan européen que se trouvent les crédits et que se prennent la plupart des décisions. Nous voyons que des actions positives sont conduites (aides aux filières, mesures de soutien face aux crises importantes, dispositifs fiscaux, assurance récolte) mais, simultanément, on a l'impression qu'on ne parvient pas à répondre aux facteurs profonds des crises de l'agriculture. Je vais en citer quelques exemples, à commencer par la remise en cause assez systématique du modèle agricole. Certes, tout n'est pas parfait mais nous constatons parfois une sur-transposition des normes, qu'illustre bien le problème de la betterave.

Qu'en est-il de notre souveraineté alimentaire ? Celle-ci peut constituer un objectif mais force est de constater que nous importons de plus en plus : plus de 50 % de nos fruits et légumes sont importés. Notre place, dans le classement des exportateurs mondiaux, recule sensiblement. Vous avez évoqué du localisme et des circuits courts, ce qui constitue effectivement une tendance à encourager. Qu'allons-nous faire concrètement en ce sens ? Tant que nous subissons une concurrence déloyale de productions de fruits et légumes venant de l'étranger, et alors que cette concurrence s'étend, cela peut donner l'impression que l'on traite les conséquences d'une situation que nous créons nous-mêmes.

S'y ajoute la dimension humaine. La qualité de la formation est au rendez-vous mais l'agri- bashing nuit à l'attractivité de la profession agricole. S'y ajoute le problème des transmissions, dont vous avez indiqué qu'il ferait l'objet de dispositions particulières dans la future loi d'orientation. Cela me paraît nécessaire. Je le constate dans ma circonscription, à propos des exploitations viticoles. Il est de plus en plus difficile de préserver de petites exploitations familiales du fait de cette problématique des transmissions. Vous avez également rappelé le problème de l'inflation. Je discute avec des commerçants sur les marchés. Auparavant, les gens achetaient du poulet bénéficiant du Label rouge. Aujourd'hui, ils ont moins d'argent et ils se tournent vers le poulet bas de gamme.

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