Je suis favorable au projet de directive européenne. L'Europe, souvent critiquée pour son libéralisme, se montre ici moins libérale que le gouvernement français. La régulation du numérique vient davantage de Bruxelles que de Paris – en témoignent le Digital markets act ou le Digital services act, qui sont de grandes avancées. L'Europe a un message à adresser au monde dans ce domaine. Paradoxalement, la France – et son Gouvernement actuel en particulier – reste en retrait.
Je travaille actuellement avec des chauffeurs VTC, des avocats et des syndicalistes sur une piste complémentaire : le coopérativisme. Les coopératives concilient en effet la volonté d'entreprendre avec une forme de protection. Nous avons créé une coopérative de chauffeurs VTC en Seine–Saint-Denis : son objectif n'est pas de concurrencer Uber – il faudrait pour cela des milliers de chauffeurs –, mais de proposer un modèle alternatif aux chauffeurs.
La directive européenne est donc nécessaire et le Gouvernement français doit évoluer sur ses positions dans cette direction, car elles ne sont plus conformes aux conditions de travail. Certaines plateformes VTC françaises, comme Heetch, se posent d'ailleurs des questions sur le niveau de rémunération des chauffeurs.