Oui, un commentaire que j'ai déjà été amenée à faire devant cette commission : c'est une hypocrisie totale. Tous ceux qui sont au pouvoir ou qui ont espéré y être un jour ont eu mille fois plus de rapports avec la Russie, avec ses pouvoirs économiques et ses pouvoirs politiques, que je n'en aurai probablement jamais dans mon existence. Encore une fois, tout cela se fait plutôt discrètement.
Tout à l'heure, j'ai déjà pris l'exemple de Nord Stream : on a construit ce gazoduc en réaction à la première crise ukrainienne, parce que l'Ukraine faisait une forme de chantage et réclamait l'augmentation des péages. On a donc contribué au contournement de l'Ukraine et placé l'Allemagne dans la dépendance directe de la Russie. En ce qui me concerne, je n'ai jamais contribué à ce type de décision. Aujourd'hui encore, on est en pleine hypocrisie : on n'achète plus le pétrole russe, mais on achète le pétrole indien, qui est lui-même du pétrole russe. Je ne suis pas dupe de tout cela.
Ce que je trouve absolument immonde – je le dis parce que j'en ai souffert à titre personnel –, c'est la campagne de diffamation qui m'a visée, et à laquelle a pris part un homme qui n'aurait pas dû le faire, parce qu'il est Président de la République et que cela donne des obligations particulières. Comme Président de la République, il avait accès à tous les éléments du renseignement français, et je suis absolument convaincue que pas un seul ne faisait état d'une tentative d'ingérence de quelque nature que ce soit à mon égard.