Un peu sur le modèle de l'internationale socialiste, en quelque sorte… Que certains mouvements ayant des positions communes sur des points essentiels – lutte contre l'immigration, souveraineté nationale, refus d'une structure supranationale, identité et démocratie – se réunissent, cela s'appelle un groupe au Parlement européen et cela n'a évidemment rien de contestable.
Quant au projet de M. Bannon, lorsque j'ai été interrogée à son sujet dans la presse, j'ai dit ce que j'en pensais, à savoir qu'il n'avait aucune chance de prospérer, parce que la vision américaine de M. Bannon se heurtait à la culture européenne et à celle des différents pays européens. J'ai dit qu'une structure comme celle-là ne pourrait pas fonctionner, même s'il arrivait à la créer, et elle n'a pas connu le début d'une forme de concrétisation.
En politique, quand vous arrivez à un certain niveau, les gens ont des tas d'idées pour vous aider. Je ne vais pas vous faire le catalogue de toutes les idées mort-nées que j'ai pu entendre en vingt ans de carrière politique, mais il y en a eu énormément.
Vous avez présenté M. Bannon sous un jour très désagréable. Je tiens à vous dire qu'il conteste les adjectifs que vous avez employés. C'est un homme intelligent et il est intéressant de parler avec lui. Nous avons dû nous voir trois fois et cela fait plusieurs années que je ne l'ai pas revu. À l'époque où je l'ai rencontré, je crois d'ailleurs qu'il ne travaillait déjà plus avec M. Trump. Je ne sais pas ce que vous cherchez à me faire dire ou regretter, mais je ne regrette pas d'avoir rencontré M. Bannon. Et je ne regrette pas de ne pas m'être laissée convaincre par son projet, qui n'avait aucune chance de prospérer.