À vous entendre, il y a eu, après le Bataclan, une sorte d'élan naturel qui a fait voir dans la Russie le partenaire idéal pour lutter contre le terrorisme islamiste. Or les Russes, depuis quelques semaines, commençaient à intervenir en Syrie et à prêter main-forte à celui que vous refusez de qualifier de barbare et qui est désormais à la tête d'un narco-État. La classe politique ne considérait pas unanimement, comme vous le prétendez, que la Russie était le seul allié sérieux pour lutter contre l'islamisme radical. Et si Daech n'existe plus en tant que proto-État, on le doit moins aux barils que Bachar al-Assad a jetés sur son peuple et à la main plus ou moins invisible de la Russie qu'à d'autres forces qui se sont battues pour lutter contre ce fameux terrorisme islamisme.
J'en viens à mes questions. Comment expliquez-vous que votre eurodéputé Jean-Luc Schaffhauser, qui a été votre intermédiaire pour obtenir le prêt russe de 9 millions d'euros en 2014, se soit vu dicter sa première intervention en séance plénière, au sujet de l'Ukraine, par ses contacts russes ? Par ailleurs, comment expliquez-vous les troublants SMS d'un responsable du Kremlin, révélés par les hackeurs russes d'Anonymous en 2015 – et jamais contestés par le Kremlin –, qui indiquaient que vous devriez être remerciée financièrement en échange d'une déclaration de soutien sur l'annexion de la Crimée ? De quoi, madame Le Pen, devriez-vous donc être remerciée ?