Je pense que vous connaissez très mal le fonctionnement d'un mouvement politique. Les intérêts ne sont pris en charge par l'État que dans le cadre de l'élection présidentielle. Or ce prêt était destiné à financer le parti et non la campagne présidentielle.
Puisque vous me donnez des leçons de gestion, j'ai envie de vous rappeler l'article 4 de la Constitution : « Les partis et groupements politiques […] exercent leur activité librement. » Il y a deux juges : la CNCCFP, qui n'a jamais trouvé quoi que ce soit à reprocher à ce prêt d'une transparence totale, et le peuple français.
Le peuple a jugé, en 2022, et il me semble qu'il vous a jugés plus durement que moi. Je crois avoir répondu à ce qui n'était pas une question, mais une accusation.
Un certain nombre d'élus ont proféré des accusations très graves contre moi, qui sont passibles d'une condamnation devant le tribunal correctionnel. Quelqu'un, présent ici, a dit que le Rassemblement national avait touché des valises de billets. Il a eu la prudence de le faire dans l'hémicycle, mais je lui conseille vivement de le faire devant les médias pour que je puisse le poursuivre et le faire condamner. Tout cela relève du fantasme. Nous n'avons rien à nous reprocher dans cette affaire. Ce prêt est parfaitement légal, il a été vérifié et n'a fait l'objet d'aucune contrepartie.
Monsieur Bayou, puisque vous faites partie de la NUPES, je pourrais ressortir les déclarations de Jean-Luc Mélenchon qui soutient la Russie dans sa lutte contre le fondamentalisme islamiste. Doit-on, sur cette base, soupçonner M. Mélenchon de n'être pas tout à fait libre vis-à-vis de la Russie ? J'ai bien des désaccords avec lui, mais je crois pouvoir dire que, lui comme moi, nous sommes totalement libres des opinions que nous défendons, et ce depuis toujours. C'est pour cela aussi que les miennes n'ont pas beaucoup changé.
Du reste, il est arrivé qu'elles rejoignent celles du Président de la République. Je pense à deux tweets en 2019 – bien après l'annexion de la Crimée –, lorsqu'il a reçu Vladimir Poutine. Il a écrit dans le premier : « Je suis convaincu que l'avenir de la Russie est pleinement européen. Nous croyons dans cette Europe qui va de Lisbonne à Vladivostok. » Et dans le second : « Nous avons également parlé de la Libye. Une trêve décidée avec l'ensemble des parties prenantes a été obtenue durant l'été. Il nous faut maintenant construire de manière durable la stabilité et rebâtir un ordre en Libye. Nous y sommes tous deux attachés. »