Vous affirmez que mon mouvement politique aurait eu, de tout temps, un fort tropisme prorusse. Je vous rappelle que le général de Gaulle croyait à une Europe allant de Brest à Vladivostok. Il ne me semble pas qu'on le lui ait reproché. Par ailleurs, un certain nombre d'acteurs politiques défendent cette position. Notre tropisme, dites-vous, serait démontré par la multiplicité de mes déclarations sur la Crimée. En tant que responsable politique de premier plan, je suis interviewée de manière très fréquente, chaque semaine, sur les sujets d'actualité, comme ce fut le cas pour le référendum en Crimée. J'ai répondu aux questions que me posaient les journalistes de la manière la plus simple et claire qui soit.
Je pourrais, à mon tour, évoquer le tropisme prorusse de votre ancienne famille politique, madame la rapporteure. M. Sébastien Huygue, lors des questions au Gouvernement, en juin 2016, affirmait : « Pour faire face aux grands défis auxquels nous sommes confrontés, nous avons besoin de la Russie. Nous avons besoin d'elle pour régler le conflit en Russie et lutter contre le terroriste djihadiste, qui est notre ennemi commun. » Nicolas Sarkozy demandait, à la même époque, que Poutine soit réintégré dans la grande coalition qui combattait l'organisation État islamique. Je me suis opposée aux sanctions consécutives au référendum en Crimée, ce que j'assume totalement, car elles me semblaient d'une stupidité totale. Elles n'ont rien réglé, disais-je ; elles n'ont fait que poser des problèmes économiques à l'Union européenne.
Je n'étais pas la seule : vos amis politiques le pensaient aussi, comme en témoigne le compte rendu des questions au Gouvernement. Ainsi, le 25 novembre 2015, Axel Poniatowski affirmait : « Le moment est venu d'engager le processus de levée des sanctions économiques européennes à l'égard de la Russie. (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe Les Républicains.) » Le 2 décembre 2015, Gérard Menuel rappelait que « cela fait des mois que nous vous demandions d'apaiser les relations avec la Russie ». Le 14 janvier 2016, selon Guillaume Chevrollier, « les éleveurs français paient très cher la désorganisation, l'excès de normes et de contraintes, la concurrence et les effets de l'embargo russe ». Le 27 janvier 2016, Marc Le Fur déclarait : « Il faut rétablir nos relations commerciales avec la Russie.