Monsieur l'ambassadeur, je vous exprime la reconnaissance profonde de notre commission pour la qualité et la précision de vos interventions mais aussi pour la disponibilité manifestée aux différentes interrogations de nos collègues.
Vous avez compris l'état d'esprit dominant de cette commission vis-à-vis du ministère de l'Europe et des affaires étrangères. Nous avons été frappés par une grande inquiétude et une très grande incompréhension en raison du mouvement d'abandon progressif des moyens administratifs, financiers et humains de l'action internationale de la France, couplé avec un recul évident de la francophonie. Budget après budget, nous avons souffert de la façon dont laquelle le Quai d'Orsay a été désarmé.
La cohérence de la séquence de la tenue de ces états-généraux après la décision de supprimer les corps diplomatiques ne nous a pas sauté aux yeux. Il fallait plutôt, me semble-t-il, procéder dans le sens inverse. Cependant, nous voudrions que cet exercice soit véritablement l'occasion d'un nouveau départ et nous considérons que le métier de diplomate doit être maintenu. Quel que soit l'emballage administratif, il faut conserver les exigences d'un métier, qui diffère de celui des autres fonctionnaires.
Nous voulons que le ministère de l'Europe et des affaires étrangères soit plus présent dans l'ensemble de l'administration d'État et qu'il ait les moyens financiers et humains d'y parvenir. Par ailleurs, je vous avoue que je n'ai toujours pas vraiment compris comment nous allions recruter les gens à la sortie de ce qui ne s'appelle plus l'École nationale d'administration.
Bien évidemment, la pierre de touche sera le budget. Cette démarche ne sera véritablement crédible que si le Quai d'Orsay réussit, dans les arbitrages interministériels, à maintenir le renversement de tendance des quinze dernières années et à poursuivre ce que vous qualifiez de « réarmement ». Je vous remercie pour votre démonstration brillante et cohérente. Pour prendre une allégorie sportive, je dirai : le score est désormais d'un but partout ; la belle se déroulera à l'automne, lors de l'examen du budget !