Votre question s'adresse plus à un ministre ou un responsable politique qu'à un fonctionnaire. En revanche, s'agissant de l'articulation entre la diplomatie française et la diplomatie européenne, nous vivons en permanence avec ce sujet, que cela soit à Bruxelles, à Genève, à New York ou dans notre action bilatérale.
Au fond, depuis le Brexit, il ne reste plus beaucoup de grands pays à très grande capacité de rayonnement mondial en Europe. Ces pays en ont acquis un poids et une responsabilité supérieurs dans la réflexion et la définition des politiques européennes. Nous sommes très peu de pays à pouvoir assoir un raisonnement diplomatique sur une expérience mondiale, et par conséquent irriguer la diplomatie européenne en cours de création d'un savoir tiré de l'expérience et du terrain.
De ce fait, les diplomaties allemandes, italienne, espagnole et française ont une capacité d'influence sur la diplomatie européenne à hauteur de leur engagement. C'est par une forme de magistrature d'influence intellectuelle et diplomatique que, au-delà de ce qui est fait au Conseil européen ou au Conseil affaires étrangères, nous parvenons à inspirer dans le cadre européen une politique diplomatique et une vision du monde cohérente avec la façon dont nous conduisons nous-mêmes notre action diplomatique autonome.