Ces dernières années, nous avons pu assister à un renforcement de l'association des agents du ministère aux travaux et à l'information de la représentation nationale. Au début de ma carrière, il était rare qu'un fonctionnaire se présente devant une commission de l'Assemblée nationale ou du Sénat. Désormais c'est une obligation, et c'est très bien ainsi. Il existe un devoir d'information et de partage.
S'agissant des régions, nous avons été frappés de constater qu'en général, les Français ne savent pas ce que font les diplomates. De plus, si nous voulons recruter « large », nous devons rechercher en dehors de Paris. Trop encore, les agents du ministère de l'Europe et des affaires étrangères ont le profil Sciences-Po Paris et Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO), avec ce que cela signifie en termes d'origines socio-professionnelles.
Cela rejoint une question qui m'avait été posée précédemment et à laquelle je n'avais pas eu suffisamment de temps pour répondre : autant il est parfaitement normal d'exiger d'un haut fonctionnaire qu'il ait passé des concours méritocratiques et que la garantie de professionnalisme soit là, à l'issue des concours, autant il n'est pas normal qu'un corps qui représente la France à l'étranger soit indifférent à sa représentativité par rapport à ce qu'est la société française. De ce point de vue, nous effectuons des efforts en direction des lycées de province et des universités en dehors de Paris pour explique ce métier diplomatique, consulaire et de coopération à des gens qui n'en ont jamais entendu parler. En outre, nous constatons la croissance des coopérations décentralisées et la part grandissante des élus territoriaux dans l'action extérieure de la France.
Il faut y voir là un enrichissement et mettre davantage la diplomatie française au service des représentations des élus nationaux ou territoriaux et de leur volonté de rayonnement à l'international. Cela signifie être plus présent dans les régions et les grandes communes.