Le traumatisme des personnels diplomatiques ne portait pas seulement sur la baisse des moyens. L'idée de supprimer les corps diplomatiques au terme d'une longue pénitence qui leur avait été imposée constituait un signal absolument terrifiant. Pour ma part, je n'ai toujours pas compris cette suppression. L'exigence de mobilité devait être encouragée. Vous l'avez d'ailleurs située de manière intéressante, en indiquant que la véritable mobilité était la capacité des diplomates à entrer dans d'autres administrations de l'État. De fait, il n'y a pas assez d'ambassadeurs à Bercy. Le métier diplomatique comporte des sujétions épouvantables et l'on ne peut pas l'improviser pendant dix à quinze ans. Nous avons un peu le sentiment qu'un marteau-pilon a été utilisé pour effectuer un petit travail, alors qu'il suffisait en réalité de développer cette mobilité.
Ensuite, nous allons assez souvent dans les postes en Afrique, où une seule priorité nous saute aux yeux : la libération de la politique des visas. L'engorgement actuel n'est plus supportable ; la machine ne répond plus. À ce titre, je rappelle que Marielle de Sarnez avait formulé des propositions dans un rapport, notamment concernant les visas de longue durée. Mais la combinaison du ministère des affaires étrangères, du ministère de l'intérieur et l'absence de totale de moyens aboutit à la réalité que nous connaissons aujourd'hui et qui conditionne très largement notre politique africaine, beaucoup plus qu'on ne peut le penser. Ce blocage tient à la politique administrative, à la politique du personnel et à l'interministériel.
De toute manière, en définitive, nous jugerons sur pièces, c'est-à-dire sur lors de l'examen du budget. J'espère que nous ne serons pas déçus dans le projet de loi de finances pour 2024, lorsqu'il nous sera soumis. Nous verrons bien si le coup d'arrêt aux coupes claires est réel et s'il donne naissance au mouvement inverse annoncé par le président de la République.
Je donne maintenant la parole aux collègues inscrits qui souhaitent poser des questions à titre individuel.