Le groupe Rassemblement national propose une trajectoire budgétaire différente des ressources de la mission "Défense " entre 2024 et 2030, hors charges de pensions et à périmètre constant. Nous pensons que les efforts d'augmentation de crédits de paiement doivent se faire dès la première année de la LPM pour répondre aux besoins urgents des armées, afin qu'elles montent en puissance plus rapidement.
Il est également indispensable de contrebalancer les effets de l'inflation, qui restera forte en 2024 selon les projections macroéconomiques. En l'état, les crédits pour 2024 ne diffèrent pas de ceux prévus par la loi de programmation 2019-2025 en cours d'exécution, ce qui est difficilement justifiable compte tenu de la hausse de l'inflation, que personne ne conteste ici. Le Gouvernement a évalué les effets de l'inflation pour la mission "Défense " à 30 milliards de pertes sur la période 2024-2030. Selon le Haut Conseil des finances publiques (HCFP), cette estimation pourrait être rehaussée en raison de l'augmentation du coût des matériels militaires. La loi de programmation des finances publiques (LPFP) prévoit une stabilisation de l'inflation à compter de 2025, autour d'un objectif de 2 %. Cela rend d'autant plus nécessaire la réalisation d'un effort précoce sur les marches budgétaires.
Cette trajectoire, proche de celle proposée par le Gouvernement, permet néanmoins de garder des marges relativement hautes pendant les dernières années de la LPM 2024-2030, afin d'anticiper les dépenses liées aux programmes décalés dans le temps en raison de la présente LPM. Elle prévoit également une hausse des dépenses pendant la période, en lien avec la dissuasion nucléaire et le programme Scorpion. Enfin, vous l'aurez certainement rectifié par vous-mêmes : dans le tableau de l'amendement, il s'agit bien de 67,36 milliards d'euros en 2030 et non de 64,28 milliards comme indiqué.