J'avais le sentiment d'avoir répondu en commission. Je vais le faire de nouveau ici, de manière synthétique, pour la mémoire des débats.
Le Président de la République est revenu longuement sur le sujet, dans différents discours, notamment lors de sa déclaration sur la revue nationale stratégique (RNS) et lors de la conférence de presse qu'il a donnée il y a quelques semaines avant son déplacement en Afrique – à laquelle j'ai assisté.
En matière de lutte contre le terrorisme, notamment dans les pays d'Afrique, nous devons prêter une très grande attention lorsque des pays nous demandent de l'aide. Cette aide a évolué en nature avec le temps. Le Mali nous avait demandé une intervention armée – nous en avons débattu dans l'hémicycle, je n'y reviens pas. Désormais, les demandes qui nous sont adressées concernent de plus en plus la formation et le renseignement. Il faut bien voir qu'au cours des dix dernières années, les forces armées des pays d'Afrique engagés dans la lutte contre le terrorisme ont connu de nombreuses évolutions : conscription, professionnalisation, évolution dans la masse.
Le premier besoin exprimé auprès de nous a trait à la formation. À cet égard, je mets en œuvre les décisions du Président de la République sur l'évolution des bases militaires en Afrique. Le plus souvent, par exemple au Gabon et au Sénégal, nous n'apportons pas d'appui au combat ; nous dispensons une formation assez généraliste – déminage d'engins explosifs improvisés (IED), prise en compte de matériel de premier niveau, etc. Désormais, le besoin se manifeste sur un nouveau segment : prise en main de drones, techniques de combat, formation de sections de forces spéciales. Bref, le ministère des armées répond à la demande de pays qui veulent lutter contre le terrorisme et nous demandent de les aider à être bons pour ce faire. Telle est l'idée clé, susceptible de faire consensus ici.
Le deuxième besoin concerne le renseignement, et il faut évidemment y répondre. Nous avons des capacités dans ce domaine et, en matière de terrorisme, il serait fou et criminel de ne pas partager les informations. Parmi les pays occidentaux, la France est sûrement celui qui fluidifie le plus les échanges.
D'autre part, l'aide revêt une dimension moins militaire ou sécuritaire. Je parle, là encore, des pays souverains amis qui sont engagés dans la lutte contre le terrorisme. Le Niger et le Bénin, par exemple, sont engagés actuellement dans des missions très dures, où des soldats trouvent la mort ; l'armée nigérienne fait un travail assez extraordinaire. À l'égard de ces pays, il faut mener des politiques d'accompagnement. Les besoins de l'État, des collectivités locales et du tissu social – important au Niger – méritent notre attention. Je pense notamment à l'éducation et à l'adduction d'eau potable.
Je résumerais les choses ainsi. Nous pourrons éventuellement y revenir.