Cet amendement vise à supprimer, à l'alinéa 87, le mot : « historiques », et ce pour deux raisons. Tout d'abord, je n'aime pas beaucoup l'emploi de superlatifs dans de tels textes. Ensuite, s'il est vrai que le montant que vous annoncez, monsieur le ministre, est élevé, soit 413 milliards d'euros d'ici à 2030, la trajectoire proposée ne nous permet pas d'utiliser le terme « historique ».
D'abord, reconnaissez que la prise de conscience qu'un effort particulier était nécessaire remonte à 2014 – j'ai moi-même pu le constater à la lecture du rapport d'Écodef, l'observatoire économique de la défense, parue en automne dernier –, et ce après une période de baisse dont on a maintes fois parlé. Ensuite, je note que le plus gros de l'effort budgétaire annoncé est reporté après 2027 et que, malheureusement, nous vivons un contexte inflationniste majeur qui va nécessairement grever nos capacités en la matière.
Dès lors, le modèle d'armée complet induit que nous allons faire un peu de tout. Ainsi, le renforcement des forces dites de soutien obligera de reculer sur certains objectifs concernant les régiments dits de mêlée. Vous avez fait des choix qui transparaissent dans ce texte sans être tout à fait explicites. Cela peut se justifier dans le contexte actuel, mais notre modèle de défense en est changé.