La prise de conscience tient aussi à l'effort de cohérence. Le service de santé des armées a parfois été détaché de la vie des forces ou affecté à des missions dont nous avons déjà débattu. Désormais, il est le premier sollicité lors de tous les engagements majeurs – certains diront de haute intensité.
La réflexion, et c'est intéressant, n'est pas que sociale – si vous me permettez l'expression. Elle est aussi venue de l'état-major des armées – on en revient à nos affaires de divisions et de brigades. En 2030, nous ne pouvons prétendre disposer d'un état-major dans un format corps d'armée à plusieurs si un pays comme la France n'apporte pas de soutien sanitaire.
Je tente une comparaison malheureuse, mais elle a le mérite de bien illustrer mon propos sur le terrain militaire : c'est comme si nous plaidions pour un corps d'armée, mais sans défense sol-air, ni services de soutien ou de santé. Nous ne serions plus la France ! C'est toute la noblesse du point de départ de notre réflexion.
Pourquoi en séance et pas en commission ? Car l'amendement est, justement, issu de nos débats en commission. Pourquoi cela ne figurait-il pas dans le texte initial ? Assez curieusement, on ne peut pas dire que le SSA a fait l'objet de beaucoup de détails dans les rapports annexés des LPM précédentes. Pour de bonnes raisons, le débat a germé parce que le service de santé des armées a souffert – c'est perceptible pour tous les parlementaires qui s'intéressent à ce sujet.
Dernier point, certains de vos amendements visent à préserver la militarité de la DGSE – direction générale de la sécurité extérieure. Comparaison n'est pas raison, mais il faut aussi réaffirmer que le SSA est un service de santé militarisé. C'est également un de ses spécificités, quand d'autres pays sous-traitent la médecine de leurs forces, dans d'autres formats ou à d'autres logiques, parfois d'ailleurs au secteur libéral. Il est important de rappeler le caractère public et militaire du SSA.
Je vous demanderai donc de bien vouloir retirer vos amendements au profit de celui du Gouvernement.
S'agissant du sous-amendement n° 1810 , ajouter « renforcées » après « renouvelées » me semble tautologique – on ne va pas renouveler pour affaiblir. Le peu de succès que je rencontre lorsque je demande le retrait m'amène finalement à donner un avis défavorable.
Enfin, vous m'interrogez sur l'avenir des différents sites en région. Nous pourrons y revenir en commission. Nous apportons déjà certaines précisions dans le rapport annexé, que d'autres services du ministère pourraient revendiquer. Pourquoi le service des essences n'est-il pas mentionné ? Il faut trouver un équilibre, j'espère que vous le comprendrez.