Il s'agit ici de reprendre le dialogue entamé en commission sur ce sujet. Les propos de ma collègue expriment dans quel esprit nous avons entamé le travail, par la critique légitime de l'austérité qui a frappé très durement le SSA – nous pouvons largement en convenir.
Cela nous amène à accepter l'amendement du Gouvernement, probablement motivé par une prise de conscience liée à vos convictions propres, monsieur le ministre, mais aussi, évidemment, par l'épidémie de covid-19.
Nous regrettons néanmoins que cet amendement arrive seulement en séance : c'est un peu dommage, même si c'est une preuve d'ouverture. Sans doute la copie n'était-elle pas prête avant, mais cela ne nous a pas laissé le temps que nous aurions souhaité pour analyser votre proposition. Ainsi, vous nous demandez d'acter la spécialisation d'établissements comme Desgenettes et Robert-Piqué. Est-ce vraiment une bonne idée ? J'avoue qu'à cet instant, je ne suis pas tout à fait en mesure de prendre une décision.
J'aurais préféré avoir la possibilité d'en discuter avec le SSA et les organisations syndicales. Je note d'ailleurs que nous avons là affaire à l'un des rares domaines, en matière de défense, dans lequel on peut se tourner vers une forme d'expertise indépendante, et c'est précieux.
J'ai tout de même la sensation qu'on nous demande de prendre nos pertes. Le SSA a beaucoup perdu, y compris du bâti – tout le monde connaît l'histoire du Val-de-Grâce. On ne nous propose peut-être pas tant de remonter en puissance que d'accepter de rester à l'étiage. Si la rédaction de l'amendement est rassurante – je vois bien les verbes « renforcer », « consolider » ou « spécialiser » –, admettez qu'il y a, malgré tout, de quoi rester légèrement sceptique.