Si je fais les mêmes réponses, c'est parce que les amendements portent peu ou prou sur le même sujet ! Qui plus est, je réponds sur le fond.
Sur le MGCS, autrement dit le char du futur, l'exercice est un peu différent. D'abord, il convient de tirer les conclusions de l'aventure du char Leclerc, qui ne sont pas identiques, vous en conviendrez, à celles que l'on peut tirer de l'aventure du Rafale. C'est ainsi.
Ensuite, même s'il s'agit d'un projet franco-allemand à parité, ce sont l'Allemagne et les industriels allemands qui sont meneurs, de même que la France et l'industriel français le sont sur le Scaf. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle je vous ai invités à être plus précautionneux lorsque vous vous exprimez sur ce dernier.
Enfin, nous avons pris du retard dans l'expression des besoins. Il serait faux de dire que ce retard est imputable aux seuls industriels, ou qu'il l'est aux seuls partenaires. En tout cas, les deux armées de terre doivent formaliser leurs attentes pour ce char.
S'agissant du Scaf, je suis en mesure de vous faire part en détail de nos besoins. S'agissant du MGCS, j'ai donné mandat au chef d'état-major de l'armée de terre de formuler des propositions, en lien avec son homologue allemand, pour définir clairement ce que l'on attend de ce char de demain : doit-il être habité ou non ? Doit-il être accompagné ou non d'un essaim de drones ? Quel doit être le niveau de durcissement de son armement ?
Le sujet est opérationnel avant d'être industriel. Je vous confie le fond de ma pensée : sans faire offense à qui que ce soit, les premiers à dire leur mot doivent être les militaires de l'armée de terre, et non les industriels. C'est le besoin opérationnel qui doit primer. Cela évitera à mon successeur ou ma successeure d'avoir à répondre, dans dix ou quinze ans, à la question : « Pourquoi donc avez-vous achevé un programme déjà dépassé, comme sur les drones ? »
Je veux donc que l'on accomplisse correctement ce travail, y compris en ce qui concerne la connectivité du char, car on ne peut pas le dissocier du programme Scorpion (synergie du contact renforcée par la polyvalence et l'infovalorisation).
Cela me permet de vous annoncer que je me rendrai à Berlin le 12 juin prochain pour un premier attendu des besoins des deux armées de terre concernant le char du futur.
J'ai été volontairement complet, ce qui me permettra de ne pas reprendre la parole après avoir éclairé l'Assemblée nationale sur ces programmes majeurs.