Malgré les apparences, ces deux amendements sont différents. L'avis du Gouvernement est défavorable à l'amendement n° 1377 . En effet, il est séduisant, notamment vis-à-vis du grand public, de préciser le niveau de stock en nombre de jours. Malheureusement, c'est une fausse bonne idée : il n'en va pas ainsi dans l'art de la guerre. La situation varie beaucoup selon le type de munitions utilisé : l'attrition d'un missile Aster n'a rien de comparable avec celle d'un obus de 155 millimètres. Définir le nombre de jours d'engagement, relativement à l'intensité du conflit, relève du contrat opérationnel.
De surcroît, comme le rappellent certains rapports parlementaires, il s'agit de l'argent du contribuable, or certaines munitions sont périssables. Il ne s'agit pas de thésauriser des stocks de missiles qui, périmés, ne pourront même pas servir à l'entraînement et seront détruits. Il faut coller aux besoins des états-majors pour bien fonctionner, comme le veut le modèle d'armée français.
En revanche, l'amendement n° 1378 est susceptible d'améliorer le texte. La BITD est imbriquée dans l'armée : si le contrat opérationnel ou l'engagement des forces armées évoluent, elle doit évidemment s'adapter aux besoins de son principal client, la République française souveraine. Avis favorable.