…tend à remettre en cause l'expression « économie de guerre ». Je m'érige contre cette position. La question des munitions est exemplaire de l'action que nous menons avec ce texte pour tirer les leçons des erreurs du passé, mais aussi de notre effort de préparation à une économie de guerre – voulu par le Président de la République et mené avec sérieux et détermination par le ministre des armées, j'en veux pour preuve les nombreux groupes de travail réunis ces derniers mois.
Par exemple, le groupe Nexter, cité à plusieurs reprises, prévoit d'augmenter la production annuelle de son site de La Chapelle-Saint-Ursin, dans l'agglomération de Bourges. Celle-ci, de 60 000 obus actuellement, augmenterait de 50 % à l'horizon 2024, pour atteindre 90 000 obus, et de 100 % à l'horizon 2025, pour atteindre 120 000 obus. Cela impliquera une augmentation significative des recrutements. D'une part, cette augmentation de la production d'obus de 155 millimètres confortera le programme de canons Caesar, important en Ukraine, mais pas seulement, puisque nos soldats les utilisent aussi en ce moment même en Estonie, dans le cadre de l'opération Lynx. D'autre part, cette augmentation montre que le présent projet de LPM – qui permettra à Nexter de bénéficier d'une hausse de plus de 90 % de ses commandes, tous programmes confondus –, donne à notre BITD une visibilité lui permettant d'investir dans les machines, les matières premières – ainsi, Eurenco a décidé de relocaliser sa poudrerie à Bergerac –, mais aussi et surtout dans les ressources humaines. Question connexe : cela permettra aussi à ces entreprises de réfléchir à la réserve civile et à la mobilisation d'anciens salariés.
Ce projet de LPM, en fléchant 16 milliards d'euros vers l'achat de munitions, permettra de recompléter nos stocks, mais aussi d'éviter…