Je considère cet amendement comme un amendement d'appel. Après avoir traité tous ensemble de ce sujet en commission, nous avons déjà adopté la rédaction suivante, à l'alinéa 73 du rapport annexé : « Afin d'atteindre ces objectifs, dans le prolongement des efforts de réparation de la précédente LPM, un niveau supérieur de performance du maintien en condition opérationnelle (MCO) de nos matériels sera négocié, à coûts maîtrisés, avec les industriels, notamment grâce à une consolidation des stocks stratégiques et une gestion améliorée des pièces de rechange. Le MCO des matériels sera mieux pris en compte dès les premiers stades de la vie d'un programme, pour un raisonnement en coût de possession sur la durée. » Un tel alinéa a l'avantage de traiter de la question pour l'ensemble des forces armées, nous évitant d'avoir à le faire pour chaque patch, chaque système.
Toutefois, je comprends bien l'objet de votre amendement d'appel, car l'indisponibilité des équipements a considérablement freiné les opérations des forces spéciales, il faut le reconnaître. Ainsi, les hélicoptères sont indisponibles – et vous avez eu raison de le mentionner – alors que les forces spéciales sont remarquablement bien entraînées et que leurs équipements individuels sont bons – quoique pour ceux-ci, un effort de déconcentration et de simplification des procédures soit nécessaire, car les plans d'équipement sont parfois en accordéon.
J'ai porté une attention particulière aux hélicoptères car, vous avez raison, c'est une question de cohérence – les armées les mentionnent beaucoup pour cette raison. Jadis, dans les rapports annexés, les tableaux capacitaires faisaient apparaître un nombre satisfaisant d'hélicoptères, très éloigné du nombre de ceux qui décollaient vraiment – alors que c'est l'indicateur qui nous intéresse.
Nous le savons – vous particulièrement, pour avoir été officier de réserve dans la marine –, les modèles de l'hélicoptère NH90 utilisés dans la marine font l'objet de difficultés particulières que nous ne retrouvons pas dans les modèles de NH90 utilisés dans l'armée de terre.
Il faut que ce soit clair pour tout le monde : le problème n'est pas budgétaire ou de volonté politique, mais lié aux équipements eux-mêmes – mais enfin, il faut assumer tant les forces que les vulnérabilités des choix de programme effectués au nom de la souveraineté.
Je vous demande en tout cas de retirer votre amendement, car l'alinéa 73 du rapport annexé permet déjà de traiter la question du MCO pour toutes les forces armées – si nous la mentionnons spécifiquement pour les forces spéciales, il faudra aussi le faire pour les outre-mer – où, nous le savons, il pose d'énormes problèmes car il a été négligé dans le passé – et pour les forces de renseignement.