C'est l'un des raisons pour lesquelles le projet de loi risquait fort de ne pas être adopté. Soit vous ne savez pas financer la généralisation du SNU, soit vous allez grever le budget des armées ; autant dire que le projet n'est pas abouti.
Vous dites que les travaux ne font que commencer, mais qui peut vous croire, madame la secrétaire d'État ? Cela fait cinq ans que le sujet est sur la table, cinq ans qu'un secrétariat d'État est chargé de son développement ! Peut-être allez-vous nous expliquer que la copie est reprise à zéro ? Tant mieux pour vous, cela vous donne peut-être matière à travailler et cela vous offre un secrétariat d'État. Mais cela fait cinq ans qu'on travaille sur le SNU : soit vous ne savez pas ce que vous faites et c'est inquiétant, soit vous le savez et vous le dissimulez.
Quoi qu'il arrive, vous serez confrontée aux vices inhérents au SNU, notamment au problème de la minorité des jeunes qui seront enrôlés. De même, l'idée selon laquelle le SNU serait un bonus dans l'enseignement secondaire constitue une rupture d'égalité qui posera problème. Je viens donc en appui de l'amendement de nos collègues socialistes : il faut au minimum sécuriser le caractère volontaire du SNU, s'il continue à exister.
Pour ce qui est de son financement, vous avez dit en commission que le dispositif des colonies apprenantes coûte deux fois moins cher que le SNU. Autrement dit, le SNU coûte deux fois plus cher, pour environ deux fois moins de bénéficiaires. Si vous vouliez vraiment œuvrer en faveur de la mixité sociale, vous défendriez, plutôt que le SNU, le droit aux vacances pour tous.