Depuis, vous ne savez pas comment vous en défaire.
Ce projet n'a aucun sens sur le plan de la défense, ni sur celui de l'engagement, ni sur celui de la mixité sociale. Dans tous ces domaines, des programmes existent, qui relèvent de la responsabilité de ministères plus compétents et plus expérimentés.
Puisque vous ne pouvez pas désavouer le chef de l'État, qui est aussi votre chef, vous allez devoir vous dépatouiller de cette politique publique hybride qu'est le SNU. Nous vous prédisons des tas de problèmes, madame la secrétaire d'État. Pour obliger des mineurs à quitter le domicile familial, vous devrez affronter l'autorité parentale : nous vous souhaitons bien du plaisir, car les Français s'y opposeront. Vous serez également confrontés à un problème de coût. Le SNU figure au rapport annexé. Or vous avez déjà failli à respecter l'engagement du Président de la République : petit à petit, le SNU grève le budget des armées et mobilise des capacités. Si vous le généralisez, il portera in fine préjudice à leur fonctionnement. Enfin, il soulève une difficulté logique : la défense n'a rien à gagner à envoyer des jeunes de 16 ans saluer le drapeau, chanter La Marseillaise et pratiquer des activités physiques.