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Intervention de Frank Giletti

Séance en hémicycle du mardi 23 mai 2023 à 21h30
Programmation militaire 2024-2030 — Article 2 et rapport annexé

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrank Giletti :

Le 1er décembre 2022, après des années rythmées par des désaccords et de fausses annonces, un accord a finalement été trouvé entre les industriels impliqués dans le projet de système de combat aérien du futur, le Scaf, permettant l'entrée en vigueur du contrat conclu entre Dassault aviation, Airbus, Indra et Eumet pour le lancement de la phase 1B du projet le 20 mars de cette année. Ces derniers disposent de trente-six mois pour mettre au point le démonstrateur du NGF – New Generation Fighter –, c'est-à-dire l'avion de chasse au cœur du programme.

Il n'y a guère matière à se féliciter, quand on sait que, par pure idéologie, le Gouvernement a forcé la poursuite d'un tel projet, alors même qu'il piétine les intérêts nationaux. C'est vrai, cet accord confie à la France la maîtrise d'œuvre complète et l'architecture du programme, à travers Dassault aviation, mais c'est bien normal, quand on sait qu'en matière d'avion de chasse, plus particulièrement en matière de commande de vol, cette entreprise ne connaît pas de concurrent – l'Allemagne est pour sa part incapable de produire un avion de combat depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

Il n'en demeure pas moins que la poursuite de ce projet menace notre souveraineté, notre dissuasion nucléaire et notre ingénierie technologique. Nous n'avons pas vocation à transférer celle-ci, ni à partager le savoir-faire français. Comme en témoigne le succès du Rafale, la France est tout à fait capable de mener ce projet de construction d'avion de nouvelle génération de manière autonome.

C'est pourquoi, en cas de retard trop important du développement du Scaf, voire d'échec de celui-ci – échec que l'on peut légitimement craindre, si l'on considère les dernières années –, il faut garder à l'esprit que les industries aéronautiques françaises détiennent le savoir-faire technologique pour développer de manière autonome et souveraine notre futur système de combat aérien. Dès lors, nous demandons la suppression de la mention du Scaf, afin de privilégier une rédaction neutre du rapport annexé et de laisser la voie ouverte à une solution alternative souveraine.

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