Il vise à permettre à la France d'assurer sa souveraineté dans les profondeurs océaniques.
De tout temps, depuis le royaume des Atlantes de Platon jusqu'à la découverte de nouvelles créatures dans les abysses, les profondeurs océaniques ont fait l'objet de fantasmes. C'est un truisme de le dire, elles demeurent à 95 % inexplorées. Si les fonds marins conservent encore de nombreux mystères, leur importance stratégique et économique n'en est plus un : ils s'imposent comme un des nouveaux lieux de puissance et de compétition stratégique entre États. C'est pourquoi nous proposons, par cet amendement, d'inscrire les fonds marins dans la liste des domaines où une transformation doit être entreprise pour maintenir la supériorité opérationnelle de nos armées.
L'importance des fonds marins n'est plus à prouver dans les domaines de l'énergie et de l'extraction de ressources minérales, gazières ou fossiles. Nous observons en outre chez nos compétiteurs une volonté grandissante de contrôler les nouvelles routes de communication. Les câbles sous-marins qui transportent la quasi-totalité du flux internet sont au cœur de nombreuses convoitises et exposés à la malveillance.
Possédant la deuxième zone économique exclusive (ZEE) au monde, la France ne peut rester sur le rivage : elle doit prendre acte de ses responsabilités en la matière. La protection de nos intérêts et la garantie de la liberté d'action de nos forces nous obligent à saisir toutes les occasions d'apporter un appui à notre autonomie stratégique. Nous devons nous doter d'une stratégie de maîtrise des fonds marins de même portée que celles que nous avons adoptées pour le cyber ou pour l'espace.
La France dispose en outre d'une expertise historique en matière d'opérations et d'interventions sous-marines. Néanmoins, la détermination et l'énergie manifestées par nos homologues dans ce domaine, combinées à l'émergence de nouvelles technologies, nous conduisent à revoir notre approche concernant la place des fonds marins dans notre stratégie.