On m'invite à ne pas caricaturer : je renvoie le conseil, parce qu'il serait bon que tout le monde en fasse autant. À aucun moment je n'ai parlé de chiffre d'affaires. Dans ma circonscription, je suis en effet bien placée pour savoir que nos industries de défense ne sont pas en difficulté, qu'il s'agisse de CMN Naval ou des petites et moyennes entreprises (PME) et très petites entreprises (TPE) qui en dépendent. Le problème n'est pas là et ce n'est absolument pas ce dont j'ai parlé.
J'ai évoqué notre capacité à nous projeter pour former des gens. Je ne critique d'ailleurs en rien ce que font les industriels en la matière, puisque je reconnais qu'ils investissent et essayent de répondre aux commandes de l'État, ce qui est tout à leur honneur, y compris en matière de formation. Tous les députés dont les circonscriptions vivent de l'industrie de la défense ont entendu parler de renégociations ; les programmations sur cinq ou dix ans ne s'inscrivent pas dans le même temps qu'une carrière de professionnel. Il n'y a rien d'extraordinaire à ce que ceux qui investissent dans la formation initiale et dans la formation professionnelle, qui créent de nouvelles chaînes de production, plus agiles et plus flexibles, attendent un minimum de visibilité.
Je ne suis pas favorable à une nationalisation complète, mais le pilier de la commande publique me semble constituer un gage de souveraineté et offre la possibilité de ne pas dépendre de l'extérieur. Cela n'empêche absolument pas les entreprises de répondre à des commandes extérieures. Cet amendement, parfaitement équilibré, visait simplement à montrer que pour répondre favorablement à la demande d'agilité et de flexibilité, un minimum de visibilité est nécessaire aux entreprises concernées.