La visibilité financière est centrale : il faudrait que la présente LPM soit adossée à une loi de programmation des finances publiques, comme l'a recommandé le président de la Cour des comptes. Or à ma connaissance, chère collègue, vous faites partie de celles et ceux qui n'ont pas voté le projet de loi de programmation des finances publiques. Vous manquez donc de crédibilité, et c'est la première contradiction dans votre positionnement.
Deuxième contradiction : vous plaidez pour une visibilité dans les plans de charge. Nous sommes d'accord pour la fournir, comme le ministre l'a rappelé ; ces engagements figurent d'ailleurs dans le rapport annexé, aux pages 69 et 70 du texte. Mais il faut aussi de la cohérence entre l'ambition et les moyens ; vous pouvez avoir une grande ambition, mais sans moyens, un projet de loi de programmation militaire devient un écueil politique. Vous vous êtes heurtés à cet écueil lorsque vous étiez aux responsabilités ; le rapport du président Migaud sur la gestion de la loi de programmation militaire sous le quinquennat de François Hollande est à cet égard très sévère.