Il vise à mentionner les coopérations industrielles européennes dès le deuxième alinéa du rapport annexé. Les écologistes défendent ce projet de longue date : autant qu'un moyen de garantir l'indépendance de la France, il s'agit d'un projet de civilisation. Il paraissait incongru et utopiste. Victor Hugo l'estimait déjà réalisable : selon lui, on ne pouvait que le freiner ou l'accélérer. Jusqu'ici, nous avons plutôt procrastiné. Le retour de la guerre sur le continent européen a malheureusement rendu concret l'intérêt de cette belle idée. Il serait beaucoup plus pragmatique de tendre à la faire aboutir que d'imaginer une France pleinement autonome, la conduisant à se recroqueviller sur elle-même. Loin d'être incompatible avec son indépendance, ce projet la favoriserait. Les industriels eux-mêmes veulent augmenter fortement la coopération dans le domaine des munitions. Nous avons signé un accord préliminaire sur un plan pour l'achat conjoint de munitions et de missiles, cofinancé par la Facilité européenne pour la paix.
La coopération se pratique donc déjà, de manière plus ou moins coordonnée. Cet amendement vise à dessiner une perspective en fixant un horizon de coopération industrielle renforcée dans les années à venir.