C'était tellement agréable d'écouter l'exposé du ministre ; un vrai régal ! Vous venez d'expliquer que le projet de loi n'aurait pas dû faire référence aux 2 % du PIB et asseoir l'effort de défense sur un critère variable et mobile. Vous l'avez démontré et le président Bourlanges l'a souligné : rien ne tient ! L'armée a besoin de lisibilité sur le long terme, vous l'affirmez vous-même : c'est l'objectif d'une loi de programmation militaire. Or vous ne retenez que des données variables, rendant la LPM illisible puisque, par définition, celles-ci peuvent bouger à tout moment. C'est compliqué, en particulier pour l'industrie d'armement.
Alors que si vous aviez retenu 2 % du PIB à un instant T, en valeur absolue, et que vous les aviez indexés chaque année sur l'inflation – l'inflation est une bonne référence –, cela aurait permis d'obtenir une visibilité sur le long terme ; le PIB aurait pu progresser ou diminuer, connaître une période de crise, mais les armées, compte tenu de l'analyse des besoins qui a été faite et des risques, auraient été fixées sur l'effort de la nation. Nous nous trouvons face à quelque chose de mou, qui ne tient pas, ce qui explique que soient présentés des amendements allant dans tous les sens. Je comprends Jean-Louis Bourlanges, qui a raison de dire qu'il manque quelque chose. Or, monsieur le ministre, vous avez encore la possibilité de soutenir notre amendement.