En revanche, il nous a semblé indispensable de préciser que ce critère sera rempli entre 2025 et 2027 et non à compter de 2025. En effet, il a été établi que l'assiette de création de richesse du PIB évoluait dans le bon sens, et que, de ce fait, l'effort de défense se diluerait dans l'ensemble.
Je ne comprends pas pourquoi vous souhaitez supprimer la mention de cet objectif puisque, quoi qu'il arrive, nous dépasserons bien le seuil des 2 % – étant entendu que nous restons attachés à la façon dont a été construit ce projet de LPM, en partant des besoins. Ce sera un signal stratégique vis-à-vis de beaucoup de pays d'Europe et pas à la seule intention des Américains, comme vous semblez le penser. Nos alliés européens sont en droit d'attendre de nous des signes : ce seuil des 2 % en est un, au même titre que les 413 milliards, que les contrats opérationnels dans le rapport annexé, que les futurs investissements dans les domaines du cyber, de l'espace et des fonds marins ou que le successeur du Charles de Gaulle et son groupe aéronaval.
Ces signaux sont nécessaires à partir du moment où il est manifeste, comme le dit le Président de la République – et tous ses prédécesseurs, jusqu'à François Mitterrand, l'ont dit avant lui – que les intérêts vitaux français ont une dimension européenne, ce qui n'enlève rien à la souveraineté de la dissuasion. Quand bien même l'Otan ne nous regarderait pas, nos voisins – ceux-là mêmes qui font partie de notre ensemble de sécurité – scrutent notre effort global de défense.
Ne versons pas dans la caricature : le seuil des 2 % est un critère utile et intelligent, qu'il convient de garder dans la loi. Il sera franchi entre 2025 et 2027, ce qui est plutôt une bonne nouvelle compte tenu de l'augmentation attendue de l'assiette et, par conséquent, de la dilution de l'effort. Mais, je le répète, ce qui compte, c'est ce que l'on demande à l'armée française, dans ses contrats opérationnels et dans le modèle d'emploi tel que nous l'avons imaginé. Avis défavorable.