Vous nous l'avez dit en commission, monsieur le ministre : il faut partir des besoins, les évaluer et les chiffrer, et l'intendance doit suivre. Vous nous avez donc donné acte d'une méthodologie. Pourquoi alors inscrire, dans le rapport annexé, une logique inverse qui fixe d'abord le chiffre avant d'évaluer le besoin ? En l'absence de raison politique valable et d'impératif méthodologique, pourquoi persister ? Mon collègue Lachaud vient de le souligner : c'est une volonté d'affichage, qui ne sort pas de nulle part. Il est écrit noir sur blanc dans la revue nationale stratégique (RNS) – que j'ai déjà beaucoup critiquée – que l'objectif de la France est d'être un allié exemplaire au sein de l'Otan. Permettez un instant que j'interroge cette formule ! Notre pays a-t-il véritablement pour ambition de se présenter au monde comme une forme d'allié exemplaire ? Est-ce l'idée que vous vous faites de la voix de la France dans le monde ? Doit-elle être étiquetée comme l'allié responsable et exemplaire des États-Unis au sein de l'Otan ? Je ne le crois pas. Il me semble que ce n'est pas le message que nous voulons lancer au monde lorsque nous nous présentons sur la scène internationale, par exemple au Conseil de sécurité de l'ONU. Allez au bout de votre logique et assumez pleinement votre volonté de mettre des moyens en fonction des besoins, et non pas l'inverse.