La cohérence n'est pas uniquement organique, elle est évidemment opérationnelle aussi. Il est vrai que la LPM précédente se voulait essentiellement réparatrice, cela a suffisamment été dit par Florence Parly. Il y a du nouveau dans la copie s'agissant de cohérence opérationnelle. Je pense notamment à ce qui concerne la division et les deux brigades, ainsi qu'à l'ensemble du Retex – retour d'expérience – de la guerre en Ukraine, qui est évoqué y compris dans les travaux de la commission et dans les différents rapports des uns et des autres. Nous avons souhaité une remise en cohérence, notamment sur le terrain opérationnel. Les feux dans la profondeur en sont un premier exemple très concret ; le stock de munitions pour qu'une division tienne en endurance en est un deuxième exemple. Le retard que nous avons pris s'agissant des drones ou des munitions téléopérées en est un troisième exemple, que vous avez suffisamment servi à Florence Parly puis, depuis sa nomination, à votre serviteur. Pensons aussi aux soutiens : il est clair que l'on ne demandera plus la même chose au service de santé des armées (SSA) en cas d'engagement majeur d'une division.
Il n'y a donc pas de loup. Il y a un pivot dans le durcissement opérationnel – ce sont les mots du chef d'état-major des armées (CEMA), et je suis certain qu'il les a employés trente-cinq fois devant vous en commission. Ce pivot implique une remise en cohérence qui n'est pas uniquement organique. Nous pourrons avoir des heures de discussion générale sur le sujet, toujours est-il que c'est non pas le nombre de régiments servis qui compte mais la capacité à recourir aux ressources des différents régiments pour constituer soit une brigade, soit une division, soit même un corps d'armée. Vous n'êtes pas les seuls, messieurs les députés Lachaud et Saintoul, à le répéter en boucle : des députés d'autres sensibilités nous ont aussi saisis du sujet. Je vois bien l'intérêt qu'ont les industriels à demander aux parlementaires de faire de la masse, cela ne m'a pas échappé.